Toutes les personnes intéressées par ce thème du rapprochement entre producteurs agricoles et consommateurs dans notre vallée, sont invités à venir se joindre au groupe de travail qui se retrouvera tous les 3èmes lundis du mois, à 20h, dans la salle 60, à côté de la bibliothèque, sous la salle des fêtes de Munster. Prochaines dates : lundi 18 novembre 2013 et lundi 16 décembre 2013.
Munster Forum citoyen Un pas vers la transition
Le forum citoyen Natur’en Vie, décliné sur quatre jours dans la vallée de Munster a suscité un réel interêt. Des centaines de personnes ont assisté aux conférences et participé aux ateliers. Hier matin, une table ronde a permis aux consommateurs de dialoguer avec les producteurs de la vallée respectueux de la nature.
« C’est une bonne édition » reconnaît Michel Hutt, président de l’association « Vallée de Munster en transition » qui organisait pour la seconde année le forum créé il y a six ans par la municipalité. Le succès de cette initiative démontre en tout cas que le citoyen se sent concerné – de plus en plus- par les valeurs d’un mode de vie qui serait basé notamment sur la coopération, l’authenticité, la créativité et la simplicité. « Il n’y a aucune arrière-pensée politique dans cette démarche » explique celui qui, par ailleurs, est adjoint au maire. D’ailleurs, pour mettre en adéquation son engagement citoyen solidaire et ses activités il ne fera plus partie du prochain conseil municipal. On le retrouvera certainement sur la liste du sortant mais ce sera en position non éligible, juste pour assumer son soutien au candidat. « Je pense qu’il est plus pertinent d’agir directement en tant que citoyen. De faire des propositions qui s’imposeront aux élus et seront relayées par eux. Si nous sommes vraiment pertinents ce sont même les élus qui viendront à nous » espère-t-il.
Les mains dans la terre, un besoin vital
Natur’en Vie est en quelque sorte le rendez-vous annuel de ceux et celles qui adhèrent à l’idée qu’il est encore temps d’inscrire les actions de l’homme dans le respect absolu de la terre et du vivant. Cela s’est traduit depuis jeudi par des ateliers, du théâtre d’improvisation, des démonstrations de cuisine saine, de cinéma… Et puis, il y avait les débats et les conférences « très fréquentées » qui traitaient de sujets comme la démocratie directe ou encore la sobriété dans la construction. Les thèmes de ces animations avaient un point commun : le changement. Ou plutôt, la transition vers le changement qui est justement le credo de l’association La Vallée de Munster en Transition, créée en 2012. Avant le forum elle comptait déjà 110 membres.
La table ronde de dimanche matin présentait l’avantage du dialogue direct entre le producteur et le consommateur. Certains agriculteurs de la vallée de Munster n’ont pas pu, pour des raisons d’emploi du temps, répondre à l’invitation – il serait intéressant de reconduire l’initiative à un autre moment de l’année -. Néanmoins, le témoignage de ceux qui étaient présents a d’abord permis de mieux cerner les difficultés qu’ils peuvent rencontrer aujourd’hui. À l’image de ce jeune homme de Sondernach qui produit et vend des fromages bio. «Les contraintes, les normes, ont un coût assez élevé (…) Et puis il n’y a peut-être pas assez de clientèle pour ce type de produit » estime-t-il. Un avis que ne partage pas cet amateur de produits sains qui se déplace souvent à Colmar pour acheter du bio et ne savait pas qu’il y en avait aussi dans la vallée. « Un problème de communication » suggère-t-il. D’autres ont parlé de problème sociétal, d’agriculteurs plus mécaniciens que paysans, de la diversité florale. «Mettre les mains dans la terre est un besoin vital» a confessé une ingénieure. Un thème à développer lors du prochain forum?
En mode traction animale
Dans le secteur, Philippe Kuhlmann est un cas atypique. « Je suis un marginal » concède le quinquagénaire de Soultzeren. « Je travaille différemment, sans machines. Uniquement avec la traction animale ». Il a bien connu les tracteurs mais c’était il y a trente ans. Depuis, il opte pour la formule animale et n’a recours à de petits engins motorisés que pour une petite parcelle. « J’ai deux ou trois motofaucheuses car dans la montagne il est difficile de faire autrement ».
Mais la très grande partie de ses 25 hectares de foin, il les fait avec des attelages de taureaux et de bœufs. « J’en ai dressé bien une centaine » lâche celui qui, un temps, s’était installé dans le Massif central où il se consacrait exclusivement au débardage à l’aide de ses bêtes.
Il est venu hier, témoigner de son travail et expliquer que cela est une alternative possible. Il cite volontiers l’exemple des anciens qui évitaient même de marcher sur des terres avant de faire le foin pour ne pas dégrader la récolte. « Aujourd’hui on passe dedans avec des engins de plusieurs centaines de chevaux » s’étonne-t-il. Philippe Kuhlmann applique et défend un système basé sur la qualité du fourrage et au respect de la terre.