Strasbourg Lancement d’un espace de permaculture Retour aux racines du jardinage

Strasbourg Lancement d’un espace de permaculture Retour aux racines du jardinage

Christophe Köppel, représentant strasbourgeois de l’association Brin de paille.  PHOTO DNA – Marc Rollmann-DNAChristophe Köppel, représentant strasbourgeois de l’association Brin de paille. PHOTO DNA – Marc Rollmann-DNA

Porté par Christophe Köppel, un jardin collectif d’un genre nouveau vient de voir le jour dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg. Des fruits et légumes y seront cultivés en permaculture, un concept écolologique innovant.

« Pendant des milliers d’années , les hommes se sont nourris sans tracteurs ni pesticides, juste en cueillant ce que la nature leur offrait. Alors pourquoi pas nous aujourd’hui ? » Un constat simple, mais qui constitue le terreau des convictions de Christophe Köppel. Avec l’association Brin de paille dont il est le représentant en Alsace, ce Strasbourgeois vient de lancer un projet audacieux dans le secteur de Saint-Gall, à la limite du quartier de Koenigshoffen à Strasbourg : un jardin collectif où une quarantaine de personnes cultiveront sur 8 000 m² des légumes et fruits selon les dogmes de la permaculture.

Bêches et arrosoirs interdits au potager

Le principe de ce concept écologique ? « Laisser la nature agir et intervenir uniquement avec elle, non pas contre elle », résume Christophe Köppel. En pratique, la permaculture proscrit des travaux aussi courants dans un potager que la taille des arbres, l’arrosage ou encore le bêchage. « Si vous retournez la terre, explique-t-il notamment, vous bousculer totalement l’écosystème et la vie du sol, des garants d’une grande fertilité. Il faut au contraire privilégier la diversité dans un jardin. »

Le permaculteur s’efforce donc de favoriser un humus riche en conservant une couche végétale sur le sol et en enrichissant la terre grâce au compost. « C’est un système d’équilibre entre les entrants et les sortants. Tout ce que l’on prend à la terre, on lui redonne. Aucun déchet ne devra être produit. » Chaque participant du projet aura ainsi l’obligation de rapporter ses déchets organiques. Ce sera d’ailleurs la seule véritable contrainte, l’adhésion au projet étant gratuite.

Répartis en groupes de 6 à 8 personnes, les permaculteurs se chargent actuellement du paillage et des semis. Si le terrain – aménagé au préalable par la mairie à la mi-octobre – est aujourd’hui encore vierge, il devrait permettre à ces jardiniers écolos d’être autonomes en produits frais d’ici trois à cinq ans. « La nature a ses cycles, les récoltes seront parfois moins généreuses qu’espérées. Mais globalement on est plus dans l’abondance que dans le manque », assure même Christophe Köppel.

Une démarche rationnelle et dans l’air du temps

Salades, framboises, poireaux sauvages, herbes aromatiques, oignons… Les paniers des permaculteurs devraient être bien garnis et variés, moyennant une certaine application à la tâche. « Il faut compter à peu près une heure de travail tous les deux jours, estime le représentant local de Brin de Paille. À 75 % pour la cueillette, le reste étant consacré aux travaux d’aménagement : repiquage, enrichissement du sol… »

Écologiste et altermondialiste convaincu, Christophe Köppel se défend néanmoins d’être un gourou. « Notre démarche est rationnelle et non pas mystique, insiste-t-il. C’est uniquement du bon sens. La permaculture a été théorisée par des savants, pas par des hurluberlus. » Longtemps restée anonyme, cette pratique pourrait selon lui prochainement émerger. « C’est dans l’air du temps. Le jardin est aujourd’hui un lieu de souffrance, où il faut suer sang et eau pour faire pousser quelque chose. Les gens n’ont plus le temps ni l’envie de se tuer à la tâche, d’où la légitimité de revenir aux sources de la cueillette. »

par Maxime Gouraud, publiée le 12/11/2013
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