Munster, le pays où tout est gratuit

Munster, le pays où tout est gratuit

La zone de gratuité a redonné le sourire à des passants parfois interloqués. Photo Marie-Lise Perrin

La zone de gratuité a redonné le sourire à des passants parfois interloqués. Photo Marie-Lise Perrin

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Un marché totalement gratuit a donné le ton, hier matin, du forum citoyen organisé par l’association Vallée de Munster en Transition jusqu’à dimanche. Une manière de préparer les esprits aux nombreux ateliers et débats consacrés aux nouvelles façons d’envisager la vie ensemble.

Devant la salle des fêtes de Munster, hier matin, un petit stand proposait un patchwork d’objets disparates aux passants. Ici un livre et des pics de jardin lumineux, là un réveil et une balance. Posées au sol, d’anciennes bobines de papier transformées en sièges pour enfant. Une passante s’approche, un livre sur Simon et Garfunkel à la main : « C’est combien ? ». « Mais c’est gratuit madame. Les gens apportent des objets en bon état dont ils n’ont plus besoin et vous pouvez les prendre » , répond la marchande d’un nouveau type, membre de l’association Vallée de Munster en transition. L’espace de gratuité, inspiré du mouvement espagnol des Gratiferia, fait partie des nombreuses initiatives que l’association a mises en place pour son deuxième forum citoyen, baptisé Natur’enVie et qui se tient jusqu’à dimanche (lire le programme en encadré).

À l’intérieur de la salle des fêtes, palettes, paille, fleurs et légumes d’automne dessinent un décor propice à l’imagination. C’’est une véritable évasion que proposent la centaine de bénévoles de l’association, regroupés autour d’un principe simple : trouver des moyens de vivre ensemble dans le respect de la nature et de l’humain.

L’idéalisme de la démarche est toujours mis à l’épreuve de la pratique. Les nombreux intervenants du forum sont là pour témoigner qu’une autre manière de vivre est possible, sans pour autant terminer en ermite poilu au pied d’un arbre. La matinée s’est poursuivie avec une leçon d’économie solidaire (lire aussi en page région), avec Claude Roth, délégué général de la Chambre régionale de l’économie solidaire d’Alsace (CRESS) et Stéphane Bossuet, directeur de la coopérative d’activité et d’emploi pour les métiers artistiques et culturels Artenréel.

Accompagner les entrepreneurs

Face à eux, une cinquantaine de personnes, intéressées par la démarche coopérative, qui sont ici pour se renseigner. Comme cet entrepreneur qui souhaite voir comment il peut transformer son activité en coopérative. C’est le travail de Stéphane Bossuet. Depuis la création en 2005 d’Artenréel, qui n’est destiné qu’aux professionnels de l’art, il a fondé deux autres coopératives, une spécialisée dans les services à la personne, l’autre plus généraliste et baptisée Antigone. Une quatrième est en cours de création et sera spécialisée dans les professionnels du bâtiment. « Pendant trois ans, nos membres sont accompagnés, on mutualise la sécurité sociale, la gestion et l’administratif par exemple. Au bout de ces trois ans, ils peuvent choisir entre devenir actionnaire de la coopérative ou sortir et créer leur propre coopérative » , précise Stéphane Bossuet, qui pourra présenter, aujourd’hui, un projet local tout à fait concret, celui de l’ecOOparc de Kaysersberg. Si l’envie vous prend d’en savoir davantage.

le 02/11/2013 à 05:00Marie-Lise Perrin, Journal L’ALSACE

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