En mode traction animale
Philippe Kuhlmann : « Je suis un marginal ». Photo DNA
Dans le secteur, Philippe Kuhlmann est un cas atypique. « Je suis un marginal » concède le quinquagénaire de Soultzeren. « Je travaille différemment, sans machines. Uniquement avec la traction animale ». Il a bien connu les tracteurs mais c’était il y a trente ans. Depuis, il opte pour la formule animale et n’a recours à de petits engins motorisés que pour une petite parcelle. « J’ai deux ou trois motofaucheuses car dans la montagne il est difficile de faire autrement ».
Mais la très grande partie de ses 25 hectares de foin, il les fait avec des attelages de taureaux et de bœufs. « J’en ai dressé bien une centaine » lâche celui qui, un temps, s’était installé dans le Massif central où il se consacrait exclusivement au débardage à l’aide de ses bêtes.Il est venu hier, témoigner de son travail et expliquer que cela est une alternative possible. Il cite volontiers l’exemple des anciens qui évitaient même de marcher sur des terres avant de faire le foin pour ne pas dégrader la récolte. « Aujourd’hui on passe dedans avec des engins de plusieurs centaines de chevaux » s’étonne-t-il. Philippe Kuhlmann applique et défend un système basé sur la qualité du fourrage et au respect de la terre.