Transition et IC à la foire éco-bio

  • Parc des expositions 32e Foire éco bio La transition est en marche
Fabienne Kohler et Jean-Michel Herbillon (à droite), présents pour la création des Incroyables comestibles.  PHOTO DNA – Julien KauffmannFabienne Kohler et Jean-Michel Herbillon (à droite), présents pour la création des Incroyables comestibles. PHOTO DNA – Julien Kauffmann

Groupes « en transition », « Incroyables comestibles » : sous ces appellations un peu barbares, des citoyens décident d’agir ensemble à Munster, Colmar, Linthal, pour prendre leur vie en main, consommer moins et mieux, recréer du lien social, remettre le bon sens au centre de leur quotidien. Le mouvement, en pleine expansion, se fait connaître à la Foire éco bio.

Quelques plantes piquées dans des bacs en bois font office d’acte de naissance. Le groupe des « Incroyables comestibles » de Colmar a été créé officiellement hier, le 9 mai, pendant la Foire éco bio.

C’est une émanation locale d’un mouvement mondial, créé il y a cinq ans en Angleterre à Todmorden, 15 000 habitants, par deux mères de famille qui ont commencé à planter des légumes à partager («food to share ») dans des lieux publics. Succès immédiat.

Cinq ans plus tard, le bilan, à Todmorden, est plus que satisfaisant. « Les gens se sont mis à planter partout et aujourd’hui, selon une étude, l’achat de produits locaux dépasse les 80 %. Le mouvement a essaimé hors des frontières de l’Angleterre, notamment en France, qui compte à ce jour 130 groupes » explique Jean-Michel Herbillon, coordinateur national des Incroyables comestibles et créateur du groupe de Fréland, l’année dernière.

« Le but des Incroyables comestibles est de faire prendre conscience des enjeux du manger local » poursuit Jean-Michel Herbillon.

Les premiers à profiter de ce mouvement sont les maraîchers locaux

Concrètement, il s’agit d’inciter les citoyens à s’approprier les espaces publics (ronds-points, bacs à fleurs, etc.) pour y planter des fruits et légumes à partager. Tout le monde peut alors se servir.

Une démarche qui pose questions : quid des autorisations, du vol, du vandalisme. « À Todmorden, chaque fois que les choses se passent mal, on appelle les médias » raconte J.-M. Herbillon. « Le vol, lui, n’existe pas quand c’est gratuit. Quant au vandalisme, les premiers retours montrent plutôt une baisse des incivilités, car des liens sociaux se recréent, les rapports se transforment. »

Et les premiers à profiter de ce changement sont les maraîchers du cru, puisque ces plantations publiques ne visent évidemment pas à nourrir une ville. Le cas de Todmorden le prouve.

À Munster, le mouvement est né il y a un an, en même temps que le groupe « Vallée de Munster en transition ».

« Dans les quartiers de la ville, des gens ont planté des choses. On n’a pas encore beaucoup de recul, puisque la première récolte aura lieu cette année » raconte Fabienne Kohler, coordinatrice du groupe. Si la démarche a suscité quelques réactions négatives, le mouvement bénéficie de la bienveillance de la municipalité.

À Colmar, le groupe « en transition » a déjà créé un jardin partagé, rue Étroite, sur un terrain mis à leur disposition par la Ville il y a quelques semaines. Avec ces bacs plantés hier, ils espèrent aller encore plus loin dans le « food to share ». Ils cherchent aussi de nouveaux espaces.

À Munster, comme à Colmar, les Incroyables comestibles s’appuient sur les groupes « en transition », un mouvement également créé en Angleterre, à Totnes en 2007 par Rob Hopkins.

« Son idée était de créer un mouvement global pour consommer moins, en vivant mieux » explique David Blin, du groupe « Colmar en transition ». Rob Hopkins a écrit un livre où il explique sa démarche qui passe par des phases de réflexion, de communication, de fixation des objections.

Le groupe « Colmar en transition » né à l’automne en est encore au stade de la réflexion. Il réunit une quarantaine de citoyens et se constitue de quatre sous-groupes : habitat partagé, jardin partagé, cuisine et maintenant Incroyables comestibles.

Dans la vallée de Munster, le groupe est un peu plus avancé et peut ainsi partager son expérience. « La création du groupe est liée à l’organisation du forum Nature en vie, une animation que la Ville ne voulait plus prendre en main. Un petit groupe de citoyens qui réfléchissait depuis un an déjà aux idées de Rob Hopkins a décidé de l’organiser et s’est constitué en association » raconte Fabienne Kohler.

Aujourd’hui le groupe compte 60 membres, onze sous-groupes et plusieurs projets en cours : la nourriture à partager, la création d’un macaron pour les automobilistes prêts à prendre des auto-stoppeurs, un projet pédagogique avec le lycée, le collège et les écoles de Munster autour des plantations (Croque la Vie, école de demain), l’organisation d’une fête du partage le 15 juin à Sondernach, la fête du vélo les 1er et 2 juin avec la Ville… Et tant d’autres choses.

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