JARDIN D’ETE L’agriculture urbaine s’enracine à Bâle

JARDIN D’ETE L’agriculture urbaine s’enracine à Bâle

le 21/08/2013 à 05:07 Textes : Elisabeth Schulthess Photos : Thierry Gachon Vu 665 fois
  • Le Landhof, dans la Riehenstrasse : un ancien parking transformé en jardin communautaire ouvert à tout le monde, cultivé par une quarantaine d’habitants du quartier.

Le Landhof, dans la Riehenstrasse : un ancien parking transformé en jardin communautaire ouvert à tout le monde, cultivé par une quarantaine d’habitants du quartier.

Faire de Bâle une ville comestible : c’est le but d’Urban agriculture, un réseau qui fédère une trentaine d’initiatives de citoyens soucieux de la qualité de l’alimentation.

Des parkings et des pelouses transformés en jardins, des toits, balcons et chariots de supermarché plantés d’aromatiques et de légumes : à Bâle, l’association « Urban agriculture », créée en 2010, gagne du terrain. L’idée ? Faire de cette agglomération bétonnée et bitumée de 200 000 habitants une « Essbare Stadt », une ville comestible.

Comment ça pousse

« Il ne suffit pas de planter des cerisiers et des salades sur les espaces verts pour nourrir une ville , concède Bastiaan Frich, jeune conseiller en agriculture urbaine. Notre but est de recréer des liens entre les citadins et la production agricole, de permettre aux habitants d’expérimenter, de cultiver eux-mêmes pour comprendre comment ça pousse ».

Les trente projets qui ont germé en trois ans, tous initiés par des habitants, sont des plus divers. « Petits ou grands, ils sont tous importants. Chacun réalise son projet. L’association apporte des conseils, du soutien humain et financier. Elle coordonne les initiatives, encourage à se jeter à l’eau » , dit Baastian.

Le plus grand de ces projets, c’est le Landhof. Un ancien parking entouré d’immeubles d’habitation, près de la Messe (Foire de Bâle) transformé en jardin communautaire. Ici, pas de clôture. Tout le monde y a accès en permanence. Le mercredi et le samedi après-midi s’y retrouvent ceux qui veulent cultiver, aux côtés de spécialistes en permaculture qui initient aux plantations sur buttes, au compostage, à l’art d’associer les plantes sauvages et potagères… « Il n’y a pas de hiérarchie, pas d’obligation d’être membre de l’association. L’essentiel, c’est de participer avec joie et enthousiasme. Le chef de projet ne décide pas tout. Il faut laisser la liberté d’initiative et la créativité aux gens pour en faire un espace dynamique. »

Pour André, pépiniériste de 57 ans, « c’est un mouvement social international de résistance au pouvoir de Monsanto et Syngenta ». Pour Hugo, 24 ans, étudiant en histoire et sociologie, « c’est un lieu où l’on apprend à sortir de la dépendance au pétrole qui préfigure la société post-croissance. Les ressources de la planète ne sont pas infinies, il faut construire la transition. »

Agir ensemble

Au Landhof, ateliers, conférences et fêtes se succèdent, rassemblant parfois jusqu’à 1 500 personnes en quête d’alternatives au modèle consumériste. Se réapproprier les questions vitales – alimentation, santé, énergie, eau –, anime les trente projets.

Une révolution jardinière et silencieuse ? « La révolution passe toujours par l’estomac » , conclut Bastiaan Frich. « Nous ne voulons ni protester, ni nous plaindre, mais agir ensemble, concrètement. » Des visiteurs viennent de toute la Suisse et d’ailleurs pour s’inspirer des réalisations d’Urban agriculture Basel, devenues une référence. Né aux États-Unis, le mouvement essaime partout, y compris dans l’opulente cité bâloise.

PLUS WEB Voir le diaporama de Thierry Gachon sur www.lalsace.fr

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